Le nombre de Strouhal est un nombre sans dimension décrivant les mécanismes de circulation oscillante.
Ce nombre porte le nom de Vincent Strouhal, physicien tchèque. Physiquement, il représente le rapport du temps d'advection et du temps caractéristique de l'instationnarité. Si , l'écoulement est dit quasi stationnaire.
En 1878, en étudiant les notes émises par un fil tendu soumis au vent, le physicien tchèque Vincent Strouhal fut le premier à remarquer la relation entre la fréquence du son et le quotient de la vitesse du vent par le diamètre du fil.
Cette relation s'exprime par la formule :
avec :
L'écoulement de tels tourbillons forme ce que l'on appelle les Allées de tourbillons de Bénard-Karman, comme ci-contre dans la soufflerie à fumées Marey de l'Association AÉRODYNE de l'IUT Cachan. La longueur d'onde L mesurée ici donne accès directement au Strouhal St de l'écoulement, selon la loi St = D/L (D étant le diamètre du cylindre).
Si l'obstacle est rigide, la forme de ce sillage varie en fonction de la seule viscosité. Dans le cas où il prend la forme de tourbillons alternés, l'analyse dimensionnelle montre que le nombre de Strouhal est fonction du nombre de Reynolds.
Pour un cylindre à section circulaire ce nombre reste cependant à peu près constant et proche de 0,2 dans la plage de Reynolds allant de 300 à 10000. En d'autres termes la fréquence de détachement des tourbillons est à peu près proportionnelle à la vitesse de l'écoulement.
D'une façon générale, néanmoins, le Nombre de Strouhal des cylindres infinis de diverses sections est fonction du Nombre de Reynolds (basé ci-dessous sur la hauteur D de ces cylindres) :
Le phénomène se complique lorsque la fréquence de Strouhal s'approche d'une fréquence propre du système, la mise en résonance de ce système créant des troubles pouvant aller jusqu'à sa destruction.